On ne va pas se mentir, venir à Tarifa c’est mettre le doigt dans la Mecque de la glisse !
Avec quasi 300 jours de vent par an, Tarifa est plus que probablement le meilleur spot de kitesurf en Europe. Que vous soyez débutant ou carrément déjà une «bête de course», à tous les coups vous allez y prendre votre pied sur l’eau.
On vous emmène aujourd’hui chez Matos-Tarifa, une des écoles de Kitesurf les plus reconnues à Tarifa.
Pourquoi Matos-Tarifa ? D’abord parce qu’ils sont hyper professionnels et performants dans leur enseignement, mais aussi parce qu’ils pratiquent et enseignent le kitesurf notamment avec un TIKI depuis 2021, objet de ce blog.
Tiki, t'es qui ?
Un tiki, ti'i en tahitien, terme qui signifie aussi bien «homme», «dieu» ou «homme-dieu», est une représentation humaine sculptée de façon stylisée que l'on trouve, en Océanie, sous forme de statue ou de pendentif, souvent en jade ou en os.
Si le surf vous dit quelque chose et que vous avez déjà rêvé devant ces films hollywoodiens où les protagonistes survolent de manière fluide et évanescente une énorme vague turquoise, juchés sur une planche en bois ... vous y êtes !
Imaginé en 2012 par Sylvain Maurin, dit «Momo», le Tiki s’inspire largement des premières planches de surf polynésiennes qui remontent à.....très loin !! La plus ancienne retrouvée actuellement date du XIVe Siècle.
Mais revenons à nos moutons….
Sylvain a intelligemment détourné l'esprit du Tiki pour le coller sur une autre référence, hawaïenne cette fois : l'Alaïa… planche qui fait également référence à la tradition.
Pour Sylvain, son Tiki est une évolution de l'Alaïa, pour le rendre compatible avec la pratique du kite.
Un petit aileron à l'arrière pour la stabilité au-delà de 20 noeuds, un scoop marqué pour éviter les enfournements, et un travail spécifique sur la carène afin d'accroitre le crantage et d'assurer une belle capacité à remonter au vent.
Ancien champion de windsurf de vitesse (oui, les malades avec un gilet de lestage pour tenir des voiles énormes en fonction du vent 😊 !), il cherchait également à pouvoir glisser sur l’eau en s’épargnant les genoux déjà bien amochés par toutes ces années de pratique.
Last but not least, Sylvain a carrément laissé sa création « open source » c’est-à-dire accessible à qui souhaite la reproduire pour son usage personnel.
Il existe d’ailleurs sur Facebook une page dédiée où sont publiées toutes les customisations de personnes désireuses de partager leurs expériences avec d’autres passionnés : TIKI MAFIA
Un peu d'histoire
Les origines du surf se situent dans le Pacifique entre Tahiti et Hawaï, lorsque les récits de voyages dépeignaient des indigènes couchés sur de larges bouts de bois pour « prendre » des vagues. Pratiqué depuis des siècles en Polynésie française, berceau de la discipline, l’ancêtre du surf s’appelait auparavant "le horue", qui signifie glisser sur les vagues.
Les planches étaient alors fabriquées en bois. Debout ou couché sur une planche de tronc d’arbre ou d’écorce, sa pratique permettait de valoriser les compétiteurs et d’asseoir l’autorité de certains chefs. Des épreuves étaient organisées pour améliorer leur rang et leur statut au sein de la communauté.
L’histoire raconte que James Cook voit un surfeur pour la première fois à son arrivée aux îles Sandwich, ancien nom donné à l’archipel d’Hawaï. C’est son lieutenant, James King, qui a décrit dans un journal de bord la pratique du surf comme il avait pu l’observer à Kealakekua Bay, sur la grande île d’Hawaii
Initialement, le surf faisait office de rituel de passage pour les chefs de tribus qui prouvaient leur valeur en affrontant les éléments sur une planche en bois ou en écorce d’arbre qui pesait environ 50 kilos.
Après la colonisation et après des décennies d’interdiction de pratiquer leurs langues et leurs rites, les Polynésiens se sont ré-appropriés leur histoire et leur culture. Le surf fait partie des fiertés locales recouvrées.
Pour vous donner une idée, dans toutes les familles polynésiennes il y a au moins une planche de surf ou un boogie. Il faut dire qu’à Tahiti il y a une qualité de vague que l'on ne retrouve pas ailleurs. « D'autres ont du pétrole dans leur sol et nous nous avons nos vagues qui attirent chaque année des milliers de visiteurs."
La technique a bien évidemment énormément évolué. Même si aujourd’hui des matériaux composites sont utilisés, le bois fait aussi toujours partie des matériaux de base pour certains modèles. Ne vous y trompez pas… Elles semblent à la base être de simples flotteurs que les surfeurs utilisent pour glisser sur une vague, mais elles s'avèrent être bien plus complexes qu'il n'y paraît.
L'évolution du Tiki
Matos-Tarifa possédait un prototype depuis 2019 réalisé à l’époque par Takoon.
Mat, tombé amoureux du concept, s’est alors mis en tête de donner cours de Tiki à Tarifa aussi bien à des novices qu’à des kiteurs expérimentés.
Un shaper d’Avignon, Patrick André, y a mis sa touche. Mat, toujours désireux d’améliorer son custom, a réalisé des essais avec l’aide de Pascal Meunier de Bim Bam à Tarifa.
De gauche à droite : Sylvain Maurin, Manu Bertin et Patrick andré
Aujourd’hui, Flysurf.com s’est investi dans l’aventure en produisant 100 exemplaires en lamellé/collé, proche des customs réalisés avec un "blank" en bois de Paulownia.
On chuchote également dans les coulisses qu'un nouveau modèle, baptisé Talaïa, actuellement en cours de développement, va être commercialisé d'ici peu. Ce modèle serait plus adapté à l'apprentissage, mais pas uniquement.
Paulownia quoi ?
Ce bois d’origine asiatique a l’avantage d’être léger, imputrescible et, cerise sur le gâteau (ou gambas sur la paëlla en mode andalou), l’arbre pousse vite et possède une faculté d’absorption du CO² exemplaire.
Tout cela rend donc encore plus écologique le produit.
On retrouve des traces de l'usage du Paulownia en Chine et en Corée au 11ème siècle. Il est devenu incontournable au Japon à partir du 18ime siècle.
Nous terminerons ce partage avec les mots de son créateur, Momo :
"Il existe trois étapes sur la route du TIKI :
1. En parler. C'est bien.
2. Envoyer des petites photos et autres vidéos, c'est mieux.
3. Pratiquer, et là, on tombe dans l'antichambre de l'extase universelle.
Mais ce n'est que mon humble point de vue...."
HolaTarifa y rajouterait un quatrième : en faire un bon blog c'est top !
Alors, prêts à vivre de nouvelles sensations ?
Mat vous en parlera encore bien mieux lors de votre venue à Tarifa.
N’hésitez pas à le contacter et à réserver votre place sur matos-tarifa.com ou visiter notre page Matos Tarifa
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